• Trio endiablĂ© Ă  la manière d'un vaudeville, 
  • Une chanteuse provocante, trois musiciens dĂ©jantĂ©s, des textes drĂ´les et percutants, voilĂ  la recette de ce spectacle vivifiant et fantaisiste ! Ils puis en tournĂ©e en France.
  • Ne manquez pas ce spectacle Ă©bouriffant et drĂ´le qui tourne en rĂ©gion parisienne et en province !
  • ''<i>L’homme le plus aimĂ© des Français</i>'' revient parmi nous. Il nous raconte sa vie, affirmant que rien n’est dĂ©sespĂ©rĂ©.
  • Théâtre de papier, d’objets et de marionnettes, de la Cie Les Ateliers du capricorne pour les enfants (Ă  partir de 7 ans), d'après les dessins de SempĂ©.


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Si l’Opéra de Monte-Carlo en ce début d’année à voulu réserver une douche écossaise à son public, c’est réussi.

INFOS PRATIQUES
Affiche du spectacle
© X,dr
Du 20/01/2012
au 27/01/2012

Opéra de Monte Carlo
Place du Casino
MONACO MONTE-CARLO
Réservations :
377 98 06 28 28
Site Internet
Présenter dans la même soirée le poétique L'Enfant et les Sortilèges de Ravel avec la sanguinolente Navarraise de Massenet est un rude coup dont on sort tout ébaudi, tant les deux œuvres sont différentes, comme le blanc et le noir, le sucré et l’épicé.

Bien sûr, tout le monde garde en mémoire, pour le premier ouvrage, la fastueuse production parisienne signée par Lavelli sous l’ère Liebermann. Jean-Louis Grinda a donc relevé le défi avec brio, car loin du rêve en blanc satiné voulu par l’Argentin, le Monégasque substitue à la féerie vue par les yeux émerveillés de l’enfance, une sorte de cauchemar magique, psychédélique, animalier, mené tambour battant par quelques domestiques rancuniers, gentiment sadiques, envers un sale môme gâté.

L’Enfant et les Sortilèges nous parle de la cruauté instinctive des enfants. Mais là s’arrête la comparaison. Colette, la librettiste, s’intéressant à l’âme des objets et l’anime, donnant à son récit une allure presque surréaliste, au sens propre d’un réalisme sublimé. De plus, la musique de Ravel prend plaisir à illustrer avec tact et malice ce "poème des métamorphoses" comme l’appelait Vladimir Jankélévitch.

Avec pas moins de vingt et un rĂ´les solistes, un chœur d'adulte et un chœur d'enfants, des ballets plus acrobatiques qu’acadĂ©miques, pour seulement cinquante minutes de musique, lĂ  encore, Ravel n'y est pas allĂ© de main morte ! Pourtant, sous des apparences de simplicitĂ© enfantine, Ă©clatent son art des contrastes, son humour distanciĂ©, bref, un petit chef-d'œuvre d'Ă©quilibre et d'esprit. Des objets qui prennent vie, un enfant passant par une infinie palette d’émotions, un ballet de grenouilles... C'est cette lĂ©gèretĂ© et cette dĂ©licatesse qui en font une œuvre hors norme car offrant tour Ă  tour poĂ©sie, magie, humour, nostalgie, le tout servi par une orchestration grandiose.

Sortant de l’imagerie traditionnelle, Jean-Louis Grinda nous ouvre un grimoire luxueux, poétique, truffé d’ombres chinoises, de lyrisme éveillé, de simple magie, qui nous font retrouver notre âme d’enfant. Un voyage dans le temps où les décors et costumes de Rudi Sabounghi sont encore une fois d’une précision, d’une richesse, d’une originalité inouïes.

Impossible de citer tous les chanteurs ou d’adresser un seul reproche sérieux au plateau réuni pour l’occasion. Annick Massis raflant presque tout dans son triple rôle de Feu / Princesse / Rossignol et Carine Sechaye dans le rôle de l’Enfant, est simplement parfaite. Les Lapointe, Vanaud, Uria-Monzon, Vidal, Condoluci et consorts faisant plus que de la figuration intelligente...

Changement d’atmosphère avec La Navarraise d’un Massenet qui s’exotise, s’encanaille de belle manière dans les Guerres Carlistes. En prime, castagnettes, catalogue des vins d’Espagne, coups de feu... Olé !!!

Si l’orchestre a des couleurs crues, presque incisives, certaines pages sont bienvenues comme le PrĂ©lude, le chœur des militaires, l’air d’Araquil... Le livret Ă  l’érotisme contenu garde un ton follement mondain. On rĂŞve Ă  ce qu’un Mascagni aurait fait d’un tel sujet. Ecrit pour la CalvĂ©, le rĂ´le-titre vous brosse un portrait de femme passionnĂ©e, incandescente qui doit en moins de vingt minutes passer par toutes les affres de l’amour, Ă©taler ses Ă©tats d’âme pour finir pensionnaire Ă  vie dans les services psychiatriques de Bilbao.

Inutile de dire que la grande et belle Beatrice Uria-Monzon ne fait qu’une bouchĂ©e de ce rĂ´le terrifiant, condensĂ© de Tosca mâtinĂ©e gazpacho andalou. Une certaine fatigue passagère allait finalement bien Ă  sa très belle composition, suffocante d’accents, encore une fois d’une grandeur aux excès raciniens car pleine de feu intĂ©rieur, de mordant. L’artiste chez qui pointe dĂ©sormais de grandioses accents de soprano, n’en fait point trop et c’est tant mieux. Il est vrai que la mise en scène de Jean-Louis Grinda – le spectacle est importĂ© de Saint-Etienne – dans sa pertinente actualisation vous rĂ©concilierait Ă  vie avec ce Massenet grand guignol, mineur certes, mais non nĂ©gligeable.

Grandiose réplique d’un Jean-François Lapointe très à l’aise chez Massenet, la ribambelle de petits rôles tenus par Marcel Vanaud, Guy Gabelle ou Philipe Ermelier sont d’une belle efficacité car claironnants, bien en place, concernés. Pas très enthousiasmant par contre l’Araquil d’Enrique Ferrer, terne, presque anonyme et vocalement fatigué. Pour une fois qu’on avait un vrai espagnol chantant dans son arbre généalogique...

Au pupitre, Patrick Davin, dirige les deux ouvrages avec Ă©lĂ©gance et un enthousiasme communicatif. Notre Orchestre philarmonique de Monte-Carlo s’irisant de belles couleurs. Chœurs et Chorale Rainier III au-dessus de tout soupçon. Comme toujours.
Mis à jour le 21/01/2012
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