• Trio endiablĂ© Ă  la manière d'un vaudeville, 
  • Une chanteuse provocante, trois musiciens dĂ©jantĂ©s, des textes drĂ´les et percutants, voilĂ  la recette de ce spectacle vivifiant et fantaisiste ! Ils puis en tournĂ©e en France.
  • Ne manquez pas ce spectacle Ă©bouriffant et drĂ´le qui tourne en rĂ©gion parisienne et en province !
  • ''<i>L’homme le plus aimĂ© des Français</i>'' revient parmi nous. Il nous raconte sa vie, affirmant que rien n’est dĂ©sespĂ©rĂ©.
  • Théâtre de papier, d’objets et de marionnettes, de la Cie Les Ateliers du capricorne pour les enfants (Ă  partir de 7 ans), d'après les dessins de SempĂ©.


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Eugène Onéguine double de Tchaikowsky ?

INFOS PRATIQUES
Affiche du spectacle
© Stefan Flament
Du 21/11/2010
au 23/11/2010

Dimanche Ă  15h, mardi Ă  20h.
Opéra de Monte Carlo
Place du Casino
MONACO MONTE-CARLO
Réservations :
377 98 06 28 28
Site Internet
Allons-y franco : pour qui connaĂ®t un peu son Pouchkine et surtout son Tchaikowsky, Eugène OnĂ©guine est œuvre Ă©nigme. Pourquoi le hĂ©ros refuse-t-il l’amour de Tatiana, spontanĂ©ment offert avec une totale sincĂ©ritĂ© ? Par scrupules ? Pourquoi pousse-t-il Ă  bout Lenski, son meilleur ami, au point d’obliger celui-ci Ă  le provoquer en duel ? Et pourquoi enfin, des annĂ©es plus tard, retourne-t-il sa veste et essaie-t-il d’enlever Tatiana mariĂ©e Ă  un vieillard ?

En réalité, Onéguine n’aime que Lenski et il le tue par désespoir, pour essayer de se libérer, de devenir un homme comme les autres, pour lamentablement échouer. Onéguine n’est et ne sera jamais rien, le vide sidéral dans le pantalon, jusqu’au jour où par légèreté, ennui, égoïsme, stupidité, il commet ce crime. Evènement qui le "constitue" peut-être, mais à quel prix...

Dans un dĂ©cor unique Ă  la simplicitĂ© Ă©lĂ©mentaire (une clairière de bouleaux clairsemĂ©s drapĂ©s au grĂ© de l’action), un rĂ©el climat se crĂ©e, intĂ©rieur, sensible, dramatique, romantique en diable... de ce romantisme frais (Ă  l’image de la jeunesse des protagonistes), qui coule de source. Les fantasmes vont et viennent entre banalitĂ© des scènes quotidiennes, bavardages courtois, confessions de pudeur, bals endiablĂ©s, souvenirs furtifs. Pleine d’idĂ©es et de mouvements, d’instants saisis au vol, la belle mise en scène de Claire Servais – rigoureuse, cohĂ©rente, qui refuse l’anecdote ou le recours au folklore tapageur – aurait peut-ĂŞtre gagnĂ© Ă  Ă©clairer, sans fausse pudibonderie, la vraie nature de l’amitiĂ© entre OnĂ©guine et Lensky.

Voilà toutefois un Eugène Onéguine tout en élégance. S’attachant à la psychologie des personnages et à leurs sentiments, Claire Servais met en scène, de belle manière, le passage, ici cruel car sans appel, de l’adolescence à l’âge adulte.

Pour cet opéra, où la réalité dépasse la fiction, il faut un trio de choc. Jeune et beau. Pari tenu. Volons à l’essentiel. Ekaterina Chtcherbatchenka campe une Tatiana écorchée vive, belle à faire damner toutes les icônes de l’Eglise russe de Nice, hyperlyrique en diable, rêveuse, sobre, toujours aristocrate.

Alexei Markov, à la voix idéalement musclée, au timbre prenant et chaud, incarne parfaitement cet Onéguine cynique et désabusé, familier aux russisants. Impossible également d’adresser un reproche sérieux au Lenski de Teodor Ilincai. Son adieu à la vie distillé avec mélancolie, vaillance et générosité restera un grand moment dans nos mémoires. Un ténor à suivre...

La fougue et la fraîcheur juvénile d’Olga conviennent fort bien à Ekaterina Sergueïeva, et si Monsieur Triquet en copié-collé du regretté Pavarotti cabotine à la perfection, on relèvera pour finir l’excellence des seconds rôles et la belle prestation de Paata Burchuladze, impressionnant Grémine qui, en un air, rafle (presque) tout.

Dirigeant dans son arbre généalogique, Dmitri Jurowski tient compte, sans écraser son plateau, du caractère symphonique de l’ouvrage. Ardente, vivante, colorée, sa rutilante direction cerne admirablement l’atmosphère du drame et transcende l’irrépressible mélancolie des héros.

Chœur maison soutenu par celui de Mariinsky et orchestre philharmonique sensationnels, en Ă©tat de grâce, pour, en conclusion, une très belle matinĂ©e, un très bel opĂ©ra, un opĂ©ra autobiographique qui ressemble Ă  la vie. Si après Bayreuth la saison dernière, Monte-Carlo se prend maintenant pour le BolchoĂŻ, oĂą allons-nous ?
Mis à jour le 22/11/2010
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