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     La Belle Hélène
Théâtre de Ménilmontant (PARIS)de Jacques Offenbach
Mise en scčne de Bruno Lugan
Avec Nicolas Reuther, David Tricou, Christel Delattre, Sabine Thiers, Axel gallois, Franck Giraud, Vianney Guyonnet, Aurélien Pernay, Antoine Mathieu, Simon Solas, Elisabeth Baz, Ines Berlet, Lorraine Tisserant, Genevieve Cirasse, Dorothée, Thivet, Jean-Philippe Guibert, Eric Coudray, Matthieu Michard, Xavier Girard, Pauline Mauclaire, Pauline Rinvet, Sivan Yonna; painistes: Charlotte Gauthier, Bertille Monsellier
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 Une orgie pour les grands et les petits
Finalement, heureusement que la Guerre de Troie a bien eu lieu ! Si le plus gros scandale matrimonial de l’Antiquité grecque (l’enlèvement d’Hélène par Pâris) ne s’était jamais produit, on serait passé à côté d’un des opéras bouffes les plus délicieux, les plus exotiques, les plus frais, les plus absurdes de l’histoire de la musique : La Belle Hélène.
Offenbach s’en donne à cur joie en ridiculisant la monarchie grecque. Et ce faisant, les murs du second empire en prennent un coup contre lequel notre époque contemporaine n’a guère non plus les armes pour résister...
L’argument tient en une seule phrase : Pâris met tout en uvre pour séduire la plus belle femme au monde, Hélène, l’épouse du roi Ménélas. L’ingénieux prince troyen connaît tous les rouages du système. Trois possibilités s’offrent à lui pour emmener son entreprise de séduction à bon port : l’amour, la force et la ruse. Et puisque celui-ci bénéficie en plus du soutien de la déesse Vénus, on comprend rapidement que la cause est perdue d’avance pour Ménélas, le pou de la reine, euh, l’époux de la reine.
Le 22 avril 2010 avait lieu la première de La Belle Hélène interprétée par la troupe Les Scarabées Bleus. Un événement à double titre pour la compagnie, puisqu’il s’agit de leur toute première production. L’avantage d’une représentation lyrique est qu’il y a toujours quelque chose à se mettre sous la dent, grâce au chant, la musique, le théâtre, les costumes, les décors, les éléments chorégraphiques... Mais c’est aussi là son danger, surtout pour des interprètes jeunes : une lacune dans n’importe lequel de ces domaines, et c’est toute la pièce qui peut vaciller, couverte de ridicule. Pourtant, aucun risque de ce genre ici, car ce qui, au départ, aurait pu être juste un coup d’essai, s’est révélé être un coup de maître.
En effet, nulle défaillance dans ce spectacle qui a littéralement enchanté le public ! Premier point fort : la mise en scène, inventive du début à la fin et dont la précision permet aux 25 chanteurs et musiciens de s’en donner à cur joie. En outre, celle-ci s’adapte parfaitement aux décors, qui nous rappellent qu’un budget important n’est pas la condition sine qua non pour obtenir des éléments scéniques beaux (comme le lit en forme de cygne au deuxième acte) et efficaces.
Les chanteurs, et c’est peut-être là la plus belle surprise, ont autant de facilités dans le chant que dans le jeu théâtral. Ici en dehors des rares moments où le chur trop enthousiaste couvre quelque peu la voix des solistes pas besoin de sous-titres ou d’avoir le livret sous les yeux pour comprendre ce qui est "dit" en "chantant". Christel Delattre, en Hélène nymphomane s’amuse beaucoup dans son rôle, et amuse tout autant les spectateurs. Franck Giraud a à sa disposition toute une panoplie de mimiques adéquates pour jouer un roi jaloux et crétin. Nicolas Rether en Pâris n’est pas une bête de scène de la même ampleur que ses deux compères grecs. Mais comme il est directement envoyé des dieux, sa voix angélique de ténor léger est largement suffisante pour camper son personnage.
La musicalité et l’écoute de la pianiste Bertille Monsellier (qu’on aura certes préféré écouter sur un piano acoustique) achèvent de faire de cette production une des plus réussies. Signalons que, comme c’est souvent le cas pour des spectacles complets aboutis, cette Belle Hélène fera le bonheur des adultes, mais aussi des enfants. |
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Mis à jour le 03/05/2010
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